Vivons
Le 13 novembre 2015, le monde s’est éteint. Ou s’est allumé. Ou les deux. Je l’ai appris tard, trop tard, j’avoue ne pas avoir réagit spécialement. Vous savez, on en voit tellement, tout le temps, que ça soit à Marseille ou dans un autre pays. Et on ne peut pas y faire grand-chose. C’est triste d’être habitué à des fusillades, des morts d’innocents, des explosions ou des guerres. Mais on ne peut rien y faire, même si l’on a un discours béton et une voix portante, ce n’est pas en parlant que l’on va changer les choses. Ici c’est différent, on peut faire quelque chose, on peut changer les choses et en plus, c’est facile. Rions, respirons, crions, pleurons, dansons, peignons, dormons, écoutons, mangeons, chantons, écrivons, buvons, regardons, jouons, sourions, dessinons… Parce que c’est ce qu’ils veulent nous enlever, vivons.