Le harceleur, le harcelé, nous

18 février 2016

Le harcèlement scolaire... on en entend de plus en plus parler dans les journaux, dans la bouche de nos parents ou à la télévision, mais on se dit que, de toutes façons, ça n'arrive qu'aux autres.

Après un mini-sondage dans la classe, questionnant le harcèlement, je découvre que le mot qui lui est le plus souvent associé est le mot "violence". La définition exacte du harcèlement est: "actes ou propos tenus à l'encontre d'une personne dans le but de la détruire psychologiquement et/ou physiquement". Mais est-ce que cette définition nous éclaire plus sur ce qu'est le harcèlement? Qui est concerné? Où? Quelles conséquences? Que faire?

Qui?

En France, 10% des élèves sont victimes de harcèlement, 22% n'en parlent pas. Après la comparaison de différents exemples d'harcèlement, le profil du harceleur est indéfini: l'élève peut avoir des difficultés sociales, des problèmes familiaux, peut se faire maltraiter chez lui, il peut être trop gâté, rechercher la popularité ou être populaire. 85% des faits de harcèlement ont lieu dans le cadre d'un groupe. Dans la plupart des cas, un élève commence à harceler un autre et ses amis le suivent, cherchant à le satisfaire, à entrer dans le groupe. Cet élève harceleur est appelé l'ami toxique.

Le plus souvent, l'harceleur est inconscient de ses actes: "jette-toi par la fenêtre", "ferme ta gueule", "tu sers à rien"... Réfléchissons à l'ampleur que peut prendre une insulte, un coup physique, ou juste un rire à une blague contre un autre élève.

Où?

Le harcèlement scolaire se manifeste à l'école primaire, au collège, au lycée et sur internet. Les réseaux sociaux sont très présents et sont des outils de harcèlement de plus en plus courants. 3 ou 4 adolescents se suicideraient chaque année à cause du cyber harcèlement.

Quelles conséquences?

Le harcèlement peut avoir des conséquences importantes sur le développement psychologique et social:

- honte, perte de confiance en soi,
- décrochage scolaire: la peur des agressions expliquerait 25% de l'absentéisme des collégiens et lycéens,
- désocialisation, anxiété, dépression,
- maux de tête, de ventre, maladies,
- conduites autodestructrices, voire suicidaires.

Que faire?

Je suis victime: il faut en parler, respirer un grand coup et marcher vers un adulte pour lui expliquer.

- Un adulte de notre établissement scolaire, qu'il soit professeur, CPE, assistant d’éducation, assistant de service social, infirmier, membre de la direction, conseiller d’orientation psychologue, tous sont là pour nous aider.

- Un membre de la famille, de l'entourage. C'est toujours plus facile de parler à quelqu'un que l'on connait depuis longtemps.

- Un élève, une amie, un pote, une connaissance, un inconnu de bonne foi... se confier fait toujours du bien. Ils pourront aider pour en parler à un adulte.

- Ne pas essayer de résoudre seul(e) ou utiliser la violence.

Je suis témoin: l'un de vos amis, votre frère, votre soeur, cousin, cousine se fait harceler.

Insultes, bousculades, moqueries, agressions, solitude inquiètante... Le harcèlement n'est pas un jeu: ne restez pas spectateur. Les auteurs recherchent souvent un public pour les valoriser, ne rentrons pas dans ce jeu. Il faut en parler:

- à un adulte de confiance: vos parents, votre professeur principal(e), infirmière du lycée... Ils sont là pour écouter.

- un camarade de classe ou le délégué pour qu'il/elle en parle à un adulte qui pourra changer les choses.

Le numéro à appeler:

N° VERT « NON AU HARCÈLEMENT» : 3020
Ouvert du lundi au vendredi de 9h à 18h (sauf les jours fériés)
Si le harcèlement a lieu sur internet :
N° VERT « NET ÉCOUTE » : 0800 200 000
Gratuit, anonyme, confidentiel et ouvert du lundi au vendredi de 9h à 19h

Pour aller plus loin...

Souffre-douleurs... ils se manifestent - INFRAROUGE